La série des « Belles de Lyon » est une suite de peintures entreprises entre 1998 et 2001 env. en référence à Louise Labé, née à Lyon vers 1520, surnommée « La Belle Cordière ». Nous savons réellement peu de choses sur elle, Louise Labé fait figure de légende, les dernières études indiquent que la poétesse la plus célèbre du XVIe siècle ne serait qu’un personnage inventé par un groupe de littérateurs lyonnais. C’est ainsi que seraient nées les fameuses œuvres de Louise Labé, un recueil contenant un texte en prose : le Débat de Folie et d’Amour et des pièces en vers, trois élégies et vingt-quatre sonnets… Il existe un seul portrait gravé de Louise Labé qui a peut-être bel et bien existé.
Le buste de femme en calcaire de 1532 du Musée des Beaux-Arts Saint-Pierre de Lyon, bas-reliefs repris de par et d’autre sur les portes, est souvent choisi pour la représenter dans des éditions contemporaines associées à ses écrits. J’ai décliné une série bleue de 9 portraits 50 x 50 cm, une série rouge de 9 peintures 50 x 50 cm, une série de 9 dessins au graphite rehaussés à la gouache, ainsi qu’une quinzaine d’autres peintures dans des formats différents.Ce travail sériel a fait l’objet de plusieurs expositions :
- 2003 Courtisanes et autres Belles espace Martiningo, Chambéry
- 2000 Portraits de femmes Temple de Charay, Niort
- 1999 Qu’ont ils fait du portrait ? Faculté de lettres UBO et Galerie La Navire Brest
- 1999 There is no sexual relation Centre for Freudian/Analysis and Research, Londres
« Une femme si libre qu’elle demande à son amant: « Baise m’encor, rebaise-moi et baise ». Une femme rebelle déclarant qu’elle voulait voir les femmes : « non en beauté seulement, mais en science et vertu passer ou égaler les hommes »; et pour cela elle prie » les vertueuses dames, d’élever un peu leur esprits par dessus leurs quenouilles et leurs fuseaux … » Une femme qui murmure, gémit, souffre ou pleure : « Crier me faut mon mal toute la nuit ». Une femme qui se moque avec légèreté de l’amoureuse qui soupire en elle – même : « Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie » (Marie Brisson)
» Tous ces poèmes ont pour thème unique l’amour…. Moins soucieux de métaphysique amoureuse et de sophistique sentimentale que ceux de ses confrère et consœur lyonnais Maurice Scève et Pernette du Guillet, ses poèmes expriment un amour plus sensuel, plus tourmenté peut-être, qui trouve assez naturellement dans la rhétorique pétrarquiste – en particulier dans le jeu de ses antithèses – une expression adéquate. On ne trouve aucune complaisance chez elle pour la mélancolie ou le chagrin, sa poésie ayant en effet pour originalité d’associer le rire et l’amour. Dans le Débat opposant Amour et Folie, c’est une conception nouvelle non seulement de l’amour mais aussi de la société et du monde qui s’exprime : Folie « incarne en effet toutes les valeurs de la classe conquérante des marchands, impatiente de ravir à une noblesse arrogante – représentée par Amour – quelques-uns de ses privilèges les mieux gardés » (K. Berriot).
En savoir + Buste de femme en médaillon, bas relief, calcaire, 1532, MBA Lyon
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